Maladies chroniques, COVID-19 et impact sur l’emploi
Alors que le coronavirus est au centre de toutes les attentions depuis plusieurs mois déjà, le déconfinement et le retour au travail impliquent de nouvelles réflexions pour les personnes atteintes de maladies chroniques et leurs employeurs.
La maladie chronique, souvent méconnue
En France, les personnes souffrant d’une Maladie Chronique Evolutive sont de plus en plus nombreuses chaque annéeet 80% sont en emploi au moment du diagnostic.
Le phénomène est loin d’être marginal puisqu’elles représentent aujourd’hui environ 20% de la population totale et 15% de la population active[1].
La maladie chronique bouleverse la vie du patient ou de la patiente, avec un traitement qui peut être handicapant et stigmatisant. Elle nécessite parfois de « réaménager » la vie professionnelle des adultes, la scolarité des enfants. Pour autant, il faut le souligner, la personne malade chronique peut continuer à aller à l’école, à étudier, à travailler, à mener une vie sociale active, à faire du sport… A tel point que la maladie peut passer inaperçue des personnes extérieures, d’autant plus que beaucoup de malades développent des capacités d’adaptation et de résilience remarquables.
La qualité de vie de la personne est donc directement liée à la qualité de son accompagnement par les soignants et soignantes, les aidants et aidantes, à l’efficacité de l’articulation entre tous ces acteurs et actrices et la médecine de ville, au soutien qu’il ou qu’elle recevra dans ses démarches (en particulier sociales, mais aussi en termes de soutien psychologique).
Il convient de noter que la maladie chronique est également un bouleversement pour l’entourage, les aidants et les aidantes que sont les conjointes et conjoints, ascendantes et ascendants, descendants et descendantes, membres de la fratrie, amis et amies, autres proches…
Enfin, un autre bouleversement guette puisque plus de 50% des personnes perdent leur emploi[2], et 1/3 des personnes atteintes seront en situation de désinsertion professionnelle 2 ans après le diagnostic.
[2] Source INCA
[1] Rapport IGAS de juin 2013 n°2013-069R
Un risque accru face au coronavirus
Les personnes souffrant d’une Maladie Chronique Evolutive sont plus vulnérables face au COVID-19, puisque les pathologies dont ils souffrent coïncident souvent avec les facteurs de risque.
Le Haut Comité de Santé Publique considère en effet que les personnes à risque de développer une forme grave d’infection à SARS-CoV-2 sont les suivantes :
- Les patients aux antécédents cardiovasculaires : hypertension artérielle compliquée, antécédents d’accident vasculaire cérébral ou de coronaropathie, chirurgie cardiaque, insuffisance cardiaque stade NYHA III ou IV ;
- Les diabétiques insulinodépendants non équilibrés ou présentant des complications secondaires à leur pathologie ;
- Les personnes présentant une pathologie chronique respiratoire susceptible de décompenser lors d’une infection virale ;
- Les patients présentant une insuffisance rénale chronique dialysée ;
- Les malades atteints de cancer sous traitement ;
- Les personnes avec une immunodépression congénitale ou acquise :
- médicamenteuse : chimiothérapie anti cancéreuse, immunosuppresseur, biothérapie et/ou une corticothérapie à dose immunosuppressive,
- infection à VIH non contrôlé ou avec des CD4 <200/mm3,
- consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques,
- liée à une hémopathie maligne en cours de traitement,
- Les malades atteints de cirrhose au stade B ou C de la classification de Child-Pugh ;
- Les personnes présentant une obésité morbide (indice de masse corporelle > 40 kg/m2) ;
- Les femmes enceintes à partir du troisième trimestre de la grossesse.
Impact du déconfinement pour les personnes atteintes de maladie chronique
La loi protège les salariés atteints de maladie chronique, et ils n’ont pas l’obligation d’avertir leur entreprise de leur maladie. Comment les salariés vont-ils gérer ce droit dans le cas du COVID-19 à l’heure du déconfinement ?
Alors que les mouvements vont augmenter progressivement alors que le virus circule toujours, vont-ils préférer garder le secret de leur maladie afin de préserver leur emploi, au risque de développer une forme grave de la maladie en cas d’infection, ou bien choisir de révéler leur maladie, augmentant ainsi le risque de perdre leur emploi ?
Ils peuvent également demander à continuer le télétravail qui a été mis en place massivement pendant le confinement.
La question du dévoilement s’avère plus délicate encore pour les proches des personnes atteintes, qui ne bénéficient eux d’aucune protection et sont pourtant susceptibles de transmettre le virus.
Enjeux du déconfinement pour les entreprises, un regard à changer
Le retour plus ou moins progressif sur leur lieu de travail des personnes qui ne sont pas atteintes de maladie chronique présente déjà des risques qui imposent des mesures inédites et complexes à gérer, dont la distanciation physique.
Les enjeux pour les entreprises en matière d’organisation du travail pour les personnes atteintes de maladie chronique, voire de leurs aidants, sont d’autant plus importants face au coronavirus. Sont-elles préparées à cela ?
La démarche du maintien dans l’emploi de ses personnes doit être conduite par l’entreprise et les équipes de direction, qui doivent dépasser une vision en termes stricts de contraintes, pour considérer également la valeur et la richesse que ces personnes apportent à l’entreprise. La maladie chronique les a souvent amenées à développer des compétences précieuses en termes d’organisation, de savoir-être, de résilience qui peuvent bénéficier à l’entreprise.
Enfin la santé, notamment à travers la prise en compte des MCE, fait partie intégrante de la qualité de vie au travail. L’importance croissante des personnes touchées par une MCE qui travaillent impacte de fait l’activité au sein des entreprises sur la qualité, la productivité et l’organisation du travail (absentéisme, tensions dans les collectifs de travail, gestion de la répartition du travail, …). Leur maintien dans l’emploi est une question essentielle, et des professionnels spécialement formés à cette problématique peuvent vous y aider.
Les experts santé et travail de VALEOWORK
Spécialisé dans l’accompagnement au changement. Nous suivons depuis de nombreuses années des personnes et des organisations sur le sujet de la santé du capital humain des entreprises.
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